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CARNET D'AUTOMNE 

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D'APRES LES TABLETTRE DE BUIS D' APRONENIAAVITIA
 DE  PASCAL QUIGNARD


Création 2014,dans le cadre de lʼappel à projet Bassin de Pays dʼOpening Nights –Par les Villages
Adaptation, et Mise en scène : Danielle Bre
Assistanat : Mathieu Cipriani
Jeu : Danielle Bré
Chant : Josette Lanlois
Accompagnement Piano : Marie Claire Trébor
Régie : En alternance Laura Devoitin et Felix Doullay

Coproduction In Pulverem Reverteris / Opening nights
Le spectacle entrecroise la lecture dʼextraits du journal et des chansons connues ou moins connues 
accompagnées au piano.
Répertoire : Cora Vaucaire, Brigitte Fontaine

Spectacle pour petites salles, bibliothèque et tous lieux féminins : appartements , salons de coiffure , salons de thés, Hall dʼhôtel, etc





Le texte des Tablettes

Le texte se présente comme des petits textes autonomes discontinus mais toujours incisifs, précédés dʼun titre.
A la fin du IVème siècle de notre ère, une patricienne romaine (cʼest une fiction) âgée de cinquante et un ans tient son journal, ou plutôtune sorte d'agenda.
Elle consigne sur des tablettes de buis, des achats qu'elle projette, des rentrées d'argent, des plaisanteries, des scènes qui l'ont touchée.
Pendant vingt ans Apronenia Avitia se consacre à cette tâche méticuleuse, dédaignant de voir la mort de l'Empire, le pouvoir chrétien qui s'étend, les troupes gothiques qui investissent à trois reprises la Ville. Elle aime l'or. Elle aime la grandeur des parcs et les barques plates chargées dʼamphores et dʼavoines qui passent sur le Tibre Elle aime descendre aux cuisines et dévorer tout à coup. Elle aime l'odeur et la politesse du plaisir. Elle aime boire. Elle aime les hommes qui oublient de temps en temps le regard des autres hommes, Elle aime les vantaux aux fenêtres qui ne laissent pas passer le jour. Elle nʼest pas jeune. Autour dʼelle ses proches meurent et lʼhistoire de lʼempire
romain à cette époque aussi est violente mais elle, lucide et aveugle à la fois, laisse tomber les jours comme des feuilles mortes
Censée appartenir à lʼempire romain finissant, Cette femme nous ressemble étrangement et même lʼexotisme la rapproche de nous,faisant des banalités des chose étonnantes et singulières
Ce 4eme siècle après Jésus Christ de lʼempire romain finissant, entre valeurs républicaines affaiblies et christianisme montant, ressemble aussi à notre époque, par la même sorte dʼerrance mentale que celle qui frappe aussi nos contemporains



Pas de notation dans le journal dʼAvitia évoquant les drames de ce temps, soit quʼelle décidât de ne pas les voir soit que cela nʼaffectât que de loin sa vie quotidienne. Il nʼy avait pas de télé en ce temps là et le bonheur semble déjà la grande affaire de chacun.




RANDONNEE EN TERRES BECKETTIENNES


Mise en scène : Danielle Bré
Assistanat à la mise en scène et Dramaturgie : Mathieu Cipriani
Avec : 
Le Souvenant : Mathieu Cipriani
Les voix : Gilles Le Moher, Christophe Chave, Bryce Quétel
 Création Lumières : Jean Luc Hervé
Enregistrement et travail sur le son : Julien Sayegh
Régie Générale : Laura Devoitin
Régie Vidéo : Félix Doullay
 Création musicale et piano : Simon Sieger
Diffusion : Claire Emmanuelle Bastier

Avec le soutien du Bois de l’Aune, du Théâtre de la Joliette Minoterie, des Friches de la Belle de Mai , du Théâtre Massalia, de la régie culturelle régionale, du théâtre Antoine Vitez


Composition de la soirée Randonnée en terres Beckettiennes


La soirée est articulée comme une réflexion sur l’identité et le rapport à soi même et  compose un ensemble autour du  Dramaticule de Beckett Cette Fois


Partie 1 : Diffusion vidéo  de  « Quad » : une des pièces  télévisuelles de Beckett.

Écrites en anglais, pour la télévision, entre 1975 et 1982, ces quatre œuvres dont deux sont muettes, ont été mises en scène et réalisées par Samuel Beckett. Produites par la Süddeutscher Rundfunk, elles ont été diffusées en Allemagne entre 1977 et 1983, puis en Grande-Bretagne et en Irlande.
Quad présente un plan (cinématographique et scénique) dont la fixité est perturbée par l’entrée successive de quatre marcheurs fantomatiques aux quatre coins du carré. Comme souvent chez Beckett, les « interprètes » épuisent des séries logiques combinant tous les trajets possibles : chacun, l’un après l’autre, apparaît dans sa tunique, encapuchonné, tête baissée, visage caché. La dramatisation est minimale, sans autre évènement que l’apparition-disparition des corps et l’évitement obligé de la « zone de danger » du centre par un brusque déhanchement de la marche. 
Bande son de percussion
Il s’agit de témoigner du rapport de Beckett à la composition  mathématique et de mettre le spectateur dans la réception du formalisme sensible qui caractérise ce film.

Partie 2 : Représentation de « Cette fois ».

Au départ,  « Cette fois » devait être joué par des acteurs en live et  la partition du Souvenant au contraire  devait donner lieu à une création filmique : lieu d’images mentales. Les ayants droit nous ont imposé le respect absolu des didascalies Beckettienne : Les Voix seront donc des voix enregistrées et un acteur présent figurera le Souvenant. Les voix seront des enregistrements live des acteurs  qui se tiendront en coulisse et ne seront donc pas à vue. Un traitement du son sera opéré par un ingénieur du son également en live

Partie 3 : Diffusion Vidéo de Filmécrit par Samuel Beckett, réalisé par Alan Schneider en 1965 et interprété par Buster Keaton.

Ce film n’étant pas sonorisé, Simon Sieger, pianiste, en improvisera en live l’accompagnement musical




Informations sur le texte de «  Cette fois »


 Argument



Ce texte  de Beckett,  écrit en 1974 en anglais sous le titre  That Time est publié  d’abord à Londres chez  Faber and Faberen en 1976. Première publication de la traduction française de l’auteur aux Éditions de Minuit en 1978, sous forme d’une plaquette au tirage limité puis publié en 1982 aux éditions de Minuit, dans le recueil  Dramaticules, traduit en français par lui même est selon lui, il le dira plus tard, "frère de Pas moi". Il fut créé en 1983 au Théâtre Gérard Philippe par David Warrilow.

 Le texte met en relations un visage de vieillard  X qui écoute trois voix. Ce sont sans doute celles de ce même personnage. Elles évoquent  plusieurs « cette fois » moments déterminants, catastrophiques mais chers, de sa supposée existence. Ces voix, dans la mise en scène beckettienne, sont enregistrées

·      Motif de la Voix A : -le retour de X adulte  dans un jardin où il  avait l’habitude de se cacher enfant et le trajet dans la ville pour y arriver

·      Motif de la vois B : l’attente de X  à  la fenêtre, une nuit de lune et  un instant suspendu  avec une femme Y sur une pierre près d’un rivage avec derrière des blés, et, devant, le corps d’un rat mort dans l’eau.

·       Motif de la voix C : La vision par X de lui même dans une vieille bibliothèque, poste, musée. Il est devenu plus ou moins clochard.

Ces trois voix appartiennent  à trois âges différents de X.

A : l’âge adulte en relation avec l’enfance.
B : la jeunesse en relation avec l’amour
C : La vieillesse en relation avec la place sociale

Dans ce texte,  Beckett revient à son idée de tête se détachant sur l'obscurité (la tête entière, pas simplement la bouche), celle d'un Vieillard (assis) dans le noir. De face, un peu décentré. Lumière faible sur le seul visage. Cheveux blancs longs, très blancs, dressés droits. En marge, cette question : 'Tète sur un oreiller blanc ?" 
Ici encore cette image lui aura probablement été inspirée par l'œuvre d'un artiste. II s'agit peut-être de William Blake et de ses gravures de Job ou de Dieu le Père. L'image de Man Ray : Femme aux longs cheveux (une photographie de 1929 aujourd'hui au Muséum of Modem Art de New York) présage en quelque sorte l'effet qu'obtient Beckett en étalant la longue chevelure de son personnage en éventail au-dessus de la tête.

Le vieil homme n'ouvre pas la bouche, il lève et baisse simplement les paupières à quatre reprises. A la fin, ses lèvres s'étirent sur un sourire énigmatique, "édenté de préférence".














UNE FEE


Un texte de Frédéric Boyer édité chez P.O.L


Adaptation et Mise en scène Danielle Bre
avec Julien Asselin, Mathieu Cipriani, Annie Savignat, Amandine Thomazeau


Un Thriller pour quatre voix qui raconte de façon singulière et machinée  les tribulations d’une jeune femme de l’Est,  grande et blonde, dans une Europe improbable, de cafés triste en hôtels de passage. Une prostituée ? Non ! Une fée






L'APRES-MIDI DE MONSIEUR ANDESMAS 


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DE MARGUERITE DURAS








Adaptation et mise en scène : Danielle Bré
Assistanat à la mise en Mathieu Cipriani
Création lumière : Jean Luc Hervé
Régie  son : Laura Devoitin
Régie lumière : Felix Doullay

Projet pour 4 acteurs
Monsieur Andesmas : Maurice Vinçon
La fille de Michel Arc : une adolescente de 15 ans : Olive Bernard
L’épouse de Michel Arc : Peggy Péneau
Le présentateur : Mathieu Cipriani













L’histoire racontée

Ce récit est l'histoire d'une attente : celle d'un vieillard, Monsieur Andesmas, assis sur une chaise en rotin, devant la maison qu'il vient d'offrir à sa fille Valérie. En cette après-midi d'été, il attend l'architecte Michel Arc,  qui va être chargé de construire une terrasse sur ce terrain pour Valérie, devant la mer.

Mais Michel Arc ne vient pas...Monsieur Andesmas attend. Il attend jusqu'à ce que la nuit tombe. Au fil de son attente, le rejoindront un chien oranger, une petite fille sans mémoire et une femme, respectivement fille et épouse de Michel Arc.
Car il se pourrait bien que Michel Arc soit en compagnie de Valérie, en bas sur la place du village, en train de danser...

Au rythme du vent, un air de musique, un refrain d'amour, monte jusqu'à la terrasse de Monsieur Andesmas. Une musique symbolisant la jeunesse et la joie, qui atteint de plein fouet la masse  vieillissante de Monsieur Andesmas.
Il vit alors une agonie qui n’en est pas une.  Car on survit  …  A quoi somme toute ? A la fin d’un amour ? A l’abandon ? A l’inéluctable de la séparation, à la fin de son désir, à la contagion des autres, simplement peut être à un après-midi d’été, en France, dans les années 1960.

Les premiers mots adressés aux spectateurs 
L’histoire, qu’on va vous raconter ce soir, est une histoire d’aujourd’hui. C’est une histoire sentimentale mais elle s’ancre  dans notre société, dans ce temps de mutation et de crise. 
Elle se passe, à côté d’un village du midi, dans un arrière pays, qui pourrait être varois.
 Un vieillard, une jeune fille au seuil de l’adolescence, une jeune mère,
 Elle met en jeu des gens comme vous. Ce ne sont pas non plus des gens simples. Elle va vous être racontée par eux-mêmes.
Ils reconstituent cet après-midi, pour eux-mêmes, pour laisser se creuser en eux la trace de l’évènement, ils la reconstituent aussi pour vous, car ils en sont devenus les témoins volontaires. Ils nous annoncent quelque chose.





L' ACHAT DU CUIVRE


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DE BERTOLT BRECHT





Lecture dramatisée

Dans le cadre dʼune commande du Théâtre Antoine Vitez

Adaptation : Danielle Bré
Assistant : Mathieu Cipriani
Musique : Un Kurt Weil Inconnu
Avec Danielle Bré, Mathieu cipriani et 6 amateurs
étudiants en arts de la scène ou membres de compagnies amateurs






Brecht travailla à ce texte durant plusieurs périodes distinctes, clairement identifiables à la lecture des manuscrits rangés sous ce titre :

Le titre de « L'Achat du cuivre » renvoie à une métaphore : un marchand de cuivre achète une trompette dont il ne veut payer que la valeur de son poids de métal.

L'Achat du cuivre fut conçu à l'origine comme une sorte de grand oeuvre théorique in progress : à la fois bilan des acquis du théâtre épique « non-aristotélicien », mais surtout fondement d'un travail scénique à venir qui viendrait en retour corriger et enrichir la réflexion. Ce pourquoi, la forme théâtrale pouvait sembler s'imposer afin de donner à ce vaste discours sur le théâtre une scène où il pourrait à la fois se donner à voir et à entendre. Un texte en écho lointain des dialogues de Platon et de ceux des Discorsi de Galilée, mais peut-être aussi des Entretiens sur le fils naturel et du Paradoxe sur le comédien de Diderot que Brecht admirait tout particulièrement.





La fiction

Un certains nombre de personnages appartenant au monde du théâtre se retrouve, après une représentation, à la demande dʼun philosophe qui se demande si les imitations que produit lʼétat actuel de la scène peuvent correspondre à ses interêts de philosophe soucieux de lʼavenir dʼune société qui doit être considérablement transformée.

Participent à la discussion :
LE PHILOSOPHE : souhaite utiliser le théâtre à ses fins, sans autres considérations. Pour lui, le théâtre doit fournit des reproductions  fidèles des processus qui se produisent entre les hommes, et permettre au spectateur de prendre position.
LE COMÉDIEN : souhaite s'exprimer. Il veut qu'on l'admire. La fable et les caractères ne lui servent pas à autre chose. (cʼest du moins ce que dit Brecht)
LA COMÉDIENNE souhaite un théâtre qui ait une fonction sociale, éducative. Elle est politisée. (Serait-elle marxiste ? sans doute mais rappelons-nous lʼépoque !)
LE DRAMATURGE : ( au sens allemand du terme à savoir le conseiller littéraire qui assiste le metteur en cène) Il se met à la disposition du
philosophe et s'engage à mettre ses compétences et ses connaissances au service d'une transformation du théâtre selon les vues du philosophe. Il en espère une renaissance du théâtre.
L'ÉLECTRICIEN :  (Brecht dit quʼil représente le public nouveau). C'est un ouvrier, et il est mécontent du monde tel qu'il est.
Le fil de la discussion est le suivant : A quelles conditions le philosophe peut-il utiliser le théâtre pour servir ses fins propres. La communauté théâtrale dans ses diverse composantes est-elle prête à ce renversement ?