Spectacles en cours





LES 3 SOEURS
d'après Anton Tchekhov





Les Trois Sœurs
D’après Anton Tchekhov
Adaptation, mise en scène et scénographie : Danielle Bré

Assistanat à la Mise en scène : Romane Pineau

Macha :Helène Force
Olga : Stina Soliva
Irina : Laurène Fardeau
Le partenaire universel : Mathieu Cipriani
Collaboration à la scénographie et construction : Christophe Chave
 Création Lumières : Manon Deplaix
 Régie générale :  Vivien Berthaud
Chargée de production : Nadia Lacchin 

La création a eu lieu le 1 et 2 Février 2018
 Théâtre du Bois de l’Aune à Aix-en-Provence.


 Coproduction théâtre du Bois de l’Aune, 3 bis F, Théâtre Antoine Vitez, Compagnie In pulverem reverteris
Soutien : Forum de Carros, Théâtre comoedia Aubagne, Théâtre Joliette-Minoterie Marseille
avec l'aide du Pôle arts de la scène et de la Spedidam





Note d’intention



Les Trois Sœurs : Olga / Irina/Macha. La pièce débute par la fête d'Irina, un an après la mort de leur père, marquant la fin du deuil et le début, croit-on, d'une nouvelle vie. La petite ville de province, près de laquelle se trouve la demeure, accueille un régiment qui vient d'arriver. La vie des Prozorov s'avère dominée par l'ennui et n'est rythmée que par les visites d'officiers venus de la garnison voisine, et devenus peu à peu comme des membres de cette famille atteinte du mal de vivre. Un rêve habite cependant les trois sœurs : retourner à Moscou, la ville de leur enfance heureuse. Des relations amoureuses improbables se tissent alors autour de ces trois femmes. Puis le régiment change de garnison laissant les trois femmes dans une solitude plus douloureuse : départ, duel entrainant la mort d’un fiancé potentiel. La vie reprend. Désormais elle ne changera plus, laide, mesquine.


Pour nous il va s’agir  de faire partager aux spectateurs l’expérience que font les quatre artistes présents sur le plateau de la Fable des Trois Sœurs de Tchékhov : expérience non pas linéaire mais vive, ouverte à un certain désordre, en prise avec la complexité de l’œuvre, avec ses contradictions, avec sa charge d’identification  mais aussi avec le geste critique qu’elle peut générer.

Il s’agit  en fait de créer un oeuvre dérivée de l’œuvre fondatrice. Que se passe-t-il si on plante une grande oeuvre  du passé dans un nouveau terrain appartenant à une autre époque, en l’occurrence le contexte de création d’aujourd’hui ?  Elle germe à nouveau car bien qu’accomplie et relevant d’un autre temps, elle a gardé sa capacité de germination. Une nouvelle oeuvre apparaît alors non pas interprétée à nouveau  mais comme tangente à la première.

L’expérience des acteurs traversera en particulier  les rapports possibles nombreux entre la morosité des trois femmes, leur absence d’avenir et l’humeur de notre époque contemporaine : elle en dessinera à la fois l’atmosphère sensible  mais elle fera aussi l’analyse critique d’un aveuglement et  d’une attitude  passive qui construit de la fatalité par manque de lucidité. C’est  donc un détour pour parler des caractéristique de notre occident contemporain qui partage certains motifs  avec l’univers tchekhovien : un monde où le public et le privé, le politique et l’individuel, ne se distinguent plus, un monde où le futur désiré est de revenir à un âge d’or du passé, un monde où la pensée ronronne comme un animal familier telle aujourd’hui la parole médiatique… Aucune possibilité d’y accrocher sérieusement une conviction ou des motifs de foi. Un société engluée aussi dans une convivialité généralisée et permanente qui cimente les individus dans la socialité  visqueuse, qui correspond dans les petits groupes et les familles, à l’inhumanité de la masse qui est déjà ou encore prête pour la terreur et pour le charnier.

Un adaptation du texte pour  quatre  protagonistes a éte réalisée. Ca a été une façon de s’adapter aux conditions économiques des productions théâtrales contemporaines (du moins des nôtres) ne permettant pas de disposer sur le plateau de la population nécessaire à l’incarnation complète de la fable Nous ne le prenons pas comme un pis-aller ou un obstacle. Au contraire, c’est une façon très concrète et matérielle de faire agir les conditions de bouturage de l’œuvre dérivée qui est notre objectif : non pas par un mode de lecture ni un apriori concernant le sens, mais par l’intervention du contexte réel de création. On définit les conditions d’émergence et de signifiance de l’œuvre nouvelle non pas à partir de ce que l’on sait ni de ce qu’on croit mais à partir de ce que l’on peut et de ce qu’on trouve.


Si on devait raconter ce qui va se passer : on pourrait  appeler la pièce l’addiction aux Trois sœurs. Et on pourrait dire …

Les spectateurs sont invités à participer un rituel, managé par trois actrices. Elle pourraient être le comble des actrices, dans la mesure où elle vivent  avec une intensité démesurée le rapport complexe personne /personnages, un des nœuds de leur métier. Elles entretiennent en particulier un rapport quasi névrotique à la pièce de Tchékhov, car à la fois, en tant qu’actrices, elles sont positivement fascinées par cette oeuvre et par les superbes personnages qu’elle leur offre à incarner mais aussi en tant que femmes, elles ne supportent pas l’aveuglement, il faut bien le dire la bêtise des Macha-Irina-Olga qu’elles ressentent pourtant obscurément comme des soeurs. C’est cette contradiction entre la fascination et la hargne critique qui motive leur addiction qui comme toute addiction à sa face positive : être un lieu de jouissance et sa face sombre : produire de l’auto destruction et du désespoir. 

Sont associés à ce rituel, comme autant d’ images fétiches, des extraits d’un film fondateur de  film de Télévision de Jean Prat date de 1960, qu’elles consomment avec ivresse dans des moments précis de la cérémonie.

Il y aussi comme assistant de ce rituel, un camarade à leur service, mais aussi un peu soigneur qui joue le rôle du partenaire universel permettant de reconstituer la fable. Il le fait au départ sans implication particulière mais quelque chose le rattrape. Ses goûts littéraires vont plutôt à la poésie en particulier cette de Michel Houellebecq dont il partage un certain pessimisme.
Entre les actes apparaîtront ainsi  de »s extraits d’un recueil de poèmes de Michel Houellebecq «  La poursuite du Bonheur » plans de coupe littéraires introduisant directement les motifs de la sensibilité contemporaine ;

Enfin un camarade musicien est là aussi pour rythmer ce rituel et l’accompagner émotionnellement.

La question est la suivante : la contradiction va t –elle se déployer ? Vont-elle en finir avec cette addiction où vont elle remettre ça demain ?

Ce qui se passe est à la fois sublime et dérisoire, parfois farcesque mais toujours sensible. 

Ce spectacle s’adresse au plus large public. Il est à la fois classique et contemporain. Il est à la fois stimulant pour la pensée et émotionnellement riche. 

Nous avons la volonté de faire de la représentation, une expérience de théâtre à vivre avec les acteurs, stimulant activité et jugement et aussi permettant  la traversée d’une belle histoire à emmener à la maison. 







LE POIDS DU PAPILLON

de Erri de Luca
Lecture théâtralisée 





                             Gilles Aillaud

https://drive.google.com/file/d/1rTpjhgoXAFC7PtYLhWjD3ZcFcYeLqagp/view?usp=sharing




La création aura lieu le 6 Octobre 2018 à la Médiathèque de Gardanne

Coproduction Opening Nights - Par le villages



 Mise en scène  : Danielle Bré
Assistanat : Romane Pineau
avec

Gilles Le Moher
Agnès Pétreau
Maxime Reverchon  




Quelque part dans les Alpes italiennes, un chamois domine sa harde depuis des années. D’une taille et d’une puissance exceptionnelles, l’animal pressent pourtant que sa dernière saison est arrivée, sa suprématie est désormais menacée par les plus jeunes. En face de lui, un braconnier revenu vivre en haute montagne, ses espoirs en la Révolution déçus, sait lui aussi que le temps joue contre lui. À soixante ans passés, sa dernière ambition de chasseur sera d’abattre le seul animal qui lui ait toujours échappé malgré son extrême agilité d’alpiniste, ce chamois à l’allure majestueuse…

C’est une histoire toute simple qui fait appel à nos racines à la nostalgie d’un mode de vie rural traditionnel, encore vivant dans nos arrières pays et lors de nos vacances  mais qui l’amène aussi ailleurs, de façon  naturelle, comme parfois le spectacle de la nature nous donne soudain à penser.

Erri De Luca partage ici sa vision de l’homme et de la nature, nous parle  de façon légère de la montagne, de la solitude et du désir, de puissance et de la finitude  …

Ce travail prend place dans les formes légères et littéraires correspondant à un des circuits de diffusion de la compagnie : Bibliothèques, petites lieux, bistrots de pays, centres sociaux, programmation hors les murs  des théâtres.